lundi 6 février 2023

Première campagne d'été du programme IPEV PlantADAPT (1116)

Quelles espèces de plantes, en fonction de leur morphologie ou de leur physiologie, peuvent-elles le mieux s’adapter à un changement climatique rapide ? 
Et les communautés microbiennes des plantes, autour des racines dans le sol et sur les feuilles, peuvent-elles les aider dans cette adaptation ? 
Le programme PlantADAPT, commençant en 2022 (suite à PlantEvol 2015-2019), aborde ces questions chez les espèces de plantes endémiques des îles Kerguelen . 

 Chou de Kerguelen

 

Colobanthus


 

Lyallia Kerguelensis

Peu nombreuses et de présence ancienne sous ce climat froid, elles sont en effet menacées par un réchauffement et assèchement climatique rapides avérés . Certaines de ces espèces, comme Lyallia kerguelensis pourraient être des reliques d’une flore antarctique pré-glaciaire disparue.

Le programme PlantADAPT aborde ces questions par l’étude de la variation des individus des différentes espèces de plantes avec deux approches : 
- un suivi à long-terme de populations naturelles in situ sur des gradients climatiques ;
- une expérience en « jardins communs » (« Common Garden Experiment ») à Port-aux-Français.

 

Plateau de culture dans la "mini-serre"

Les sites sur le terrain sont instrumentés avec des capteurs climatiques et de gaz atmosphériques de façon à documenter précisément et suivre dans le temps les variations des conditions climatiques locales. L’expérience en jardins communs consiste à implanter tous dans les mêmes conditions (enclos grillagés à Port-aux-Français) des descendants de plantes-mères de différents sites, pour suivre les changements de leurs caractères (morphologie, physiologie, reproduction).  
En effet dans la nature, la variation morphologique ou physiologique des plantes a deux origines possibles. L’une est génétiquement fixée chez l’individu et se maintiendra si on change son environnement. L’autre part de la variation représente la réponse de l’individu aux conditions comme le sol, le microclimat, le voisinage des autres espèces, c’est la « plasticité »; cette part est partiellement réversible si on change l’individu d’environnement. L’expérience en jardin commun permet d’identifier les parts génétique et plastique de la variation des individus de plantes. De plus, si l’expérience est dupliquée dans deux jardins communs aux conditions contrastées, elle permet de détecter des adaptations parmi les caractéristiques des plantes. In fine, cet ensemble de dispositifs, sur le terrain et en jardins communs à Port-aux-Français, ambitionne de réaliser un Observatoire du système plante-sol et de ses changements au long-terme à Kerguelen.

Quelques étapes de ces travaux pendant la campagne d’été 2022-2023 illustrés ci-dessous:

 

 

Et c’est l’occasion de dire un grand MERCI à la LOG IPEV, ainsi qu’à toutes les personnes de la base de Port-aux-Français qui, directement ou indirectement, nous permettent de développer cette recherche !

En dépit d’invités surprise prenant nos sacs de terre pour oreillers...


 Merci à Françoise.H pour cet article

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