Quelles
espèces de plantes, en fonction de leur morphologie ou de leur physiologie,
peuvent-elles le mieux s’adapter à un changement climatique rapide ?
Et les
communautés microbiennes des plantes, autour des racines dans le sol et sur les
feuilles, peuvent-elles les aider dans cette adaptation ?
Le programme
PlantADAPT, commençant en 2022 (suite à PlantEvol 2015-2019), aborde ces
questions chez les espèces de plantes endémiques des îles Kerguelen .
Chou de Kerguelen
Colobanthus
Lyallia Kerguelensis
Peu nombreuses et de présence
ancienne sous ce climat froid, elles sont en effet menacées par un
réchauffement et assèchement climatique rapides avérés . Certaines de ces
espèces, comme Lyallia kerguelensis pourraient
être des reliques d’une flore antarctique pré-glaciaire disparue.
Le programme
PlantADAPT aborde ces questions par l’étude de la variation des individus des
différentes espèces de plantes avec deux approches :
- un
suivi à long-terme de populations naturelles in situ sur des gradients climatiques ;
- une
expérience en « jardins communs » (« Common Garden
Experiment ») à Port-aux-Français.
Plateau de culture dans la "mini-serre"
Les
sites sur le terrain sont instrumentés avec des capteurs climatiques et de gaz
atmosphériques de façon à documenter précisément et suivre dans le temps les variations
des conditions climatiques locales. L’expérience en jardins communs consiste à implanter
tous dans les mêmes conditions (enclos grillagés à Port-aux-Français) des
descendants de plantes-mères de différents sites, pour suivre les changements
de leurs caractères (morphologie, physiologie, reproduction).
En effet dans la nature, la variation
morphologique ou physiologique des plantes a deux origines possibles. L’une est
génétiquement fixée chez l’individu et se maintiendra si on change son
environnement. L’autre part de la variation représente la réponse de l’individu
aux conditions comme le sol, le microclimat, le voisinage des autres espèces, c’est
la « plasticité »; cette part est partiellement réversible si on change
l’individu d’environnement. L’expérience en jardin commun permet d’identifier
les parts génétique et plastique de la variation des individus de plantes. De
plus, si l’expérience est dupliquée dans deux jardins communs aux conditions
contrastées, elle permet de détecter des adaptations parmi les caractéristiques
des plantes. In fine, cet ensemble de dispositifs, sur le terrain et en jardins
communs à Port-aux-Français, ambitionne de réaliser un Observatoire du système
plante-sol et de ses changements au long-terme à Kerguelen.
Quelques étapes de ces travaux pendant la campagne d’été 2022-2023 illustrés ci-dessous:
Et c’est l’occasion de dire un grand MERCI à la LOG IPEV, ainsi qu’à toutes les personnes de la base de Port-aux-Français qui, directement ou indirectement, nous permettent de développer cette recherche !
En dépit d’invités surprise prenant nos sacs de terre pour oreillers...
Merci à Françoise.H pour cet article
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