Histoire d’un quai en
Terres Australes (Suite)
En 2015, après plus de 40 années
de service, le quai avait vraiment besoin d’une cure de jouvence. C’est donc le
17 septembre 2015 qu’une équipe de techniciens débarqua à Port-au-Français,
avec tout son matériel stocké dans 6 conteneurs.
L’équipe était composée de deux
chefs de chantier de l’entreprise de travaux publics Merceron, de deux
plongeurs d’Altlantique Scaphandre, de deux foreurs d’Armor FTS
et d’un géologue représentant le bureau d’études Arcadis qui, pendant
plus d’un an et demi, avait travaillé à concevoir la méthode de confortement la
plus appropriée pour que le quai puisse entamer une quatrième vie.
Les travaux commencèrent quelques
jours après le débarquement.
Depuis son angle Sud, le bord du
quai fut déconstruit sur 33 mètres, le long de sa ligne d’accostage, et sur 5
mètres, le long de la cale servant à la mise à l’eau du Commerson (*).
Après quoi le rideau de palplanches
mis en place à la fin des années 60 a été raciné, coté mer des micro-pieux ont
été forés et scellés dans le rocher au pied des palplanches puis soudés à ces
dernières de façon à être certain qu’ainsi rallongées elles se retrouveraient
bien fondées pour assurer une parfaite stabilité du rideau, celui-ci contenant
les remblais portant la dalle du quai.
Après une deuxième phase de
déconstruction, répartis sur toute la longueur déconstruite à 40 cm en arrière des
palplanches, 42 micro-pieux ont été forés et scellés dans le rocher à des
profondeurs variant entre 6 et 10 m sous le niveau du quai.
La deuxième phase de
déconstruction a permis de mettre au jour le mur du quai de 1958, visible
derrière Sébastien, Joseph conduisant le tractopelle.
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Tristan, ouvrier polyvalent
des TAAF, Dimitry et Pascal, foreurs, s’activent à la réalisation d’un
micro-pieu.
S’en est suivie une troisième
phase de déconstruction de la dalle du quai, sur une largeur de 1 mètre
supplémentaire, pour permettre la mise en place d’un second rang de 21
micro-pieux, à 1,6 m en arrière des palplanches.
Après avoir été raccourcis à la
même hauteur, les micro-pieux ont vu leur tête équipée d’un plot de béton.
Sur ces plots ont été posés 21
éléments en béton en forme de « L » renversé, préfabriqués à la Réunion et
amenés sur place en 2014. Chacun d’entre eux reposent sur trois micro-pieux,
les parties verticales des « L » renversés formant finalement un mur
plaqué contre les palplanches. Pour ce qui est de l’angle du quai, il fut
constitué de 3 plaques de béton assemblées les unes aux autres par une sous
dalle en béton.
Le travail était alors presque
terminé. Il ne restait plus qu’à positionner un solide ferraillage sur la
partie horizontale des éléments préfabriqués et couler une épaisse dalle de
clavage pour que le quai fût opérationnel afin de permettre un déroulement
nominal d’OP3.
L’OP terminée, ce fut le temps
des travaux de finition. Les plongeurs fixèrent les anodes servant à protéger
les palplanches de la corrosion.
Les bittes d’amarrage et les
gaines pour les câbles électriques alimentant le nouveau marégraphe furent
mises en place tandis que les fractures dans la dalle du quai étaient comblées.
Alors, le chantier put être replié.
Pour finir, dans le but de faire
un clin d’œil à l’équipe de 1958, l’équipe de 2015 s’est mise en scène.
L’équipe de 2015 pour la réfection du quai : Yassine, avec sa barre à mine en guise de bâton de berger, guide la manœuvre. |
(*) Le Commerson est le zodiac
utilisé par la Réserve Naturelle pour assurer les liaisons entre PAF et toutes
les îles du Golfe du Morbihan.
Alain GELY
Arcadis