Pétrel à menton blanc |
L’ensemble des albatros, pétrels géants, pétrels à menton
blanc et pétrels gris nicheurs dans la réserve naturelle nationale des terres
australes et antarctique française bénéficient de l’Accord sur la Conservation
des Albatros et des Pétrels (ACAP), adopté à Canberra le 19 juin 2001.
Cet accord vise à maintenir ou atteindre un état de conservation favorable aux
albatros et aux pétrels.
Les îles Kerguelen et Crozet abriteraient 25% de la population mondiale (ACAP, 2010) de pétrels à menton blanc. Dans le but d’honorer les engagements pris par la France en ratifiant l’ACAP, la Réserve naturelle nationale des Terres Australes Françaises, en appui du Projet IPEV-109 ORNITHOECO, effectuent des suivis à long terme de la dynamique de la population de cette espèce.
Le pétrel à menton blanc se reproduit dans des terriers et passe ces journées en mer loin des côtes pour se nourrir. La distribution en mer du pétrel à menton blanc s’étend du front de glace Antarctique où les reproducteurs cherchent du krill entre l’éclosion et l’envol des poussins (Catard et al., 2000), aux eaux subtropicales durant l’hivernage et l’exode précédant la ponte (Péron et al., 2010). Cette large distribution marine expose fortement le pétrel à menton blanc aux rencontres avec les navires de pêche, et donc aux captures accidentelles lors des manœuvres (Delord et al., 2010). La prise de conscience de cette menace s’est opérée dans les années 1990, concomitamment avec l’augmentation de l’effort de pêche palangrière légal ou non au sein des zones économiques exclusives françaises (Delord et al., 2005). Les premières mesures de mitigation des captures accidentelles ont vu le jour au début des années 2000, encouragées par la CCAMLR, puis par l’ACAP. Il semblerait que l’état des populations puisse actuellement connaître une amélioration grâce à l’implémentation de ces mesures de conservation (Dasnon et al. 2022).
L’espèce
est néanmoins également sensible à la présence des rats (Rattus rattus) présents notamment sur l’île de la Possession (Jouventin
et al., 2003) et à la
présence des chats dans l’archipel des Kerguelen (Say et
al., 2002). La
présence de prédateurs introduits affecte négativement le succès des
reproductions, ce qui pourrait freiner ou empêcher le rétablissement des
populations
Afin de suivre l’état de santé des populations présentes à Kerguelen, les
agents de la direction de l’environnement des terres australes et antarctiques
françaises effectuent chaque année, depuis 10 ans, le suivi de 200 terriers géoréférencés
sur l’île Haute.
Au cours de la saison de reproduction (entre novembre et mars), les terriers sont
fouillés à plusieurs reprises afin de définir l’état de reproduction de chaque individu.
Localisation des terriers suivis par les agents de la direction de l’environnement sur l’île Haute |
Le 20 mars
Julian (agent DE-Ornithologue) accompagné de 3 aides-manipeurs a effectué un
dernier passage pour estimer le taux de survie des poussins avant leur envol.
Cette mission s’est déroulée durant 3 jours de travail intense, sous une météo
parfois peu clémente.
Des manipeurs heureux sous la pluie
|