jeudi 23 décembre 2021

OP4, la dernière opération portuaire de l'année 2021

Du mercredi 15 au samedi 18 décembre, le Marion Dufresne II est revenu à Port-aux-Français afin d'y réaliser la dernière opération portuaire de l'année (OP4). Intervenant seulement un mois après l'OP3, l'approvisionnement de la base n'était pas très important durant cette opération portuaire ; néanmoins, les hivernants étaient ravis de recevoir à nouveau des fruits et des légumes.
L'opération la plus dimensionnante de cette OP pour la base a été le ravitaillement en gazole par le Marion Dufresne II ainsi, le port pétrolier de PAF a reçu une quantité de 463m3 de gazole (capacité totale de 1 200 m3) ce qui a nécessité deux journées de pompage.
Au cours de cette OP, nous avons par ailleurs accueilli des journalistes et, pour la première fois aux Kerguelen, un direct a eu lieu depuis PAF pour la chaîne télévisée "Réunion la 1ère". Cette opération médiatique a pu être réalisée grâce à l'investissement de l'équipe du BCR composée de Boris, Jean-Sébastien et Axel (reportage consultable sur le compte TWITTER des TAAF : https://twitter.com/TAAFofficiel).
Cette OP marque déjà la fin de campagne d'été pour certains scientifiques et logisticiens ainsi, 32 personnes ont quitté les Kerguelen et 15 sont arrivées. L'effectif est aujourd'hui de 76 personnes dans l'archipel.

mardi 21 décembre 2021

Ravitaillement du palangrier Saint André

Le mercredi 14 décembre, alors que l'OP4 se présentait à nous, un nouveau ravitaillement de navire de pêche a été réalisé par l'équipe des marins de la flottille au profit cette fois-ci du Saint André de l'armement Pêche Avenir.
Construit à Concarneau par les chantiers Piriou en 2009, ce palangrier congélateur de 56,40 mètres est conçu pour la pêche d’espèces de fond et la conservation du poisson à -25°C. Amené à réaliser de très longues campagnes de pêche, il possède une cale à poissons de 635 m3.
Le ravitaillement des 50 m3 de gazole s'est achevé à la fin du crépuscule. Le Saint André a alors pu appareiller pour rejoindre une zone de pêche dans l'Antarctique. On peut noter qu'il s'agit du seul bateau français autorisé à pêcher dans la zone de Prytz Bay, située entre 60° et 65° de latitude sud.

lundi 13 décembre 2021

La croissance des jeunes éléphants de mer

Si petits et paraissant bien fragiles à la naissance, les jeunes éléphants de mer vont connaître une croissante spectaculaire en triplant leur poids de naissance qui varie entre 30 et 50 kg, pour une masse moyenne de 40 kg, au cours des trois semaines d’allaitement entre la naissance et le sevrage. La longueur du petit (entre l’extrémité du museau et de la queue) ne change pratiquement pas. Elle est généralement comprise entre 110 à 150 cm (moyenne 135 cm).
Durant toute cette période, la mère protège son petit des femelles voisines et du pacha qui pourraient écraser celui-ci à l’occasion d’une lutte pour défendre son harem face à des mâles périphériques un peu trop entreprenants. L’écrasement par les pachas et la séparation entre la mère et son petit constituent les principales causes de mortalité pendant la période de lactation.
Dès le sevrage terminé, les petits pèsent alors entre 65 kg et 180 kg (110 kg en moyenne), les femelles rejoignent l’océan pour reconstituer leurs réserves de graisses et de protéines (elles ont jeûné pendant toute la durée de l’allaitement, avant de revenir à terre 80-90 jours plus tard pour muer (i.e. renouveler l’intégralité de leur pelage).
Les petits, livrés à eux-même, se regroupent entre eux par groupe de dizaines d’individus, le temps de muer et de perdre leur lanugo noir (leur poil noir de bébé - sorte de duvet très fin qui absorbe bien la chaleur) qui est remplacé par un poil gris et dense qui constituera leur pelage de première année de vie en mer.
C’est également à cette période qu’ils vont entamer leur apprentissage de la nage. Ils sont particulièrement actifs la nuit. Ils commencent par barboter dans quelques centimètres d’eau et se montrent très joueurs entre eux, au bout d’une semaine ou deux ils peuvent se déplacer en groupes tout en jouant entre eux sur plusieurs kilomètres le long des plages de Kerguelen. L’essentiel de la journée est consacré au repos. Ils effectuent alors des apnées de plusieurs minutes entrecoupées de périodes de respiration actives.
Peu à peu, ils vont devenir à l’aise dans l’exercice et entreprendre, 4 à 5 semaines après leur sevrage et après avoir perdu un tiers de leur masse au sevrage, le chemin de l’océan, où ils vont parcourir plusieurs milliers de kilomètres. Près de la moitié d’entre eux ne survivra pas à ce premier voyage où ils devront apprendre seuls à se nourrir et améliorer leurs performances de plongée pour accéder à leurs proies qui se composent pour l’essentiel de krill pendant ces premiers mois. Tous ceux qui parviendront à déjouer toutes les embûches seront de retour dans l’archipel de Kerguelen dans un peu moins d’un an.
Carte des premiers trajets en mer issue des travaux de recherche du programme CYCLELEPH.