lundi 20 novembre 2017

OP3 – 2017



Le Marion Dufresne vient de repartir avec 7 des nôtres mais nous a déposé une quarantaine de nouveaux personnels. Parmi eux, ceux qui vivront les prochains mois avec nous, jusqu’à notre départ.

Cette visite annuelle du mois de Novembre prends le nom « d’OP3 », pour : troisième opération portuaire de l’année.

Nous avons préparé cette opération en amont.
Depuis plusieurs mois déjà, nous avons lancé des commandes et nous apprêtons à recevoir des fournitures, des outils et un peu de produits frais. De notre coté, nous avons préparé des « bigs bags » et des containers, pleins de nos détritus. Il y a là les déchets de notre consommation courante que nous avons triés manuellement : tous ce qui ne brûle pas ici repart et tout ce qui peut l’être sera recyclé. 
Voilà pour ce qui sera échangé du bateau à la base.






Nous avons également préparés d’autres « bigs bags » composé de « touques » (barils de plastiques) remplies de nourriture et outillages qui seront déposés par hélicoptères sur les sites éloignés. Ainsi, lors des prochaines « manips » le personnel y trouvera de quoi dormir, se chauffer et manger.

Enfin, la base est prête à accueillir le personnel de passage et les 12 touristes. Ainsi, alors que nous étions 51 ces trois derniers mois, nous avons vu notre population quasiment tripler et monter au plus haut à 137 personnes. Pour cela, nous avons nettoyé Port-au-français d’un grand ménage de printemps, préparé les chambres et les repas.

Avec « l’OPEA », la personne responsable des opérations à bord du Marion Dufresne, nous avons planifié les trajets des bateaux et de l’hélicoptère pour les mouvements de personnels et les ravitaillements. Avec les équipes terrains, nous avons organisés des activités pour les personnes descendant à terre. Il y a la relève de Kerguelen, mais également celle d’Amsterdam, le personnel sortant de Crozet, les touristes et leur guide, du personnel du siège venant en appui, mais également dans cette rotation le rapporteur français pour l’UNESCO, Jean-Philippe Siblet, ainsi que deux journalistes préparant des reportages pour plusieurs magazines.

L’opération a durée 5 jours et la météo a été très favorable. Le vent fut faible toute la semaine et bien que les premiers jours furent brumeux, le soleil a ensuite bien éclairé de ses rayons notre archipel pour faire profiter à tous de ses merveilles.

Comme le chaland, l’Aventure II est en réparation, nous l’avons mis au coffre le temps de l’OP et avons utilisé la « portière » : barge plate convoyée par des annexes, pour le transport de containers.


Le dernier jour, le Marion Dufresne est parti dans le golfe pour se rapprocher des sites du sud. Le golfe ! Voie lactée de Kerguelen, parsemée de ses confettis stellaires. « Ile haute » domine avec ses 320m, « Ile longue » s’étends devant la presqu’ile Jeanne D’Arc, « Ile verte » est un ilot de 2km, toute verte, toute plate. C’est sur cette île que nous déposons Charlène et Samuel, tout juste descendus du Marion, pour un mois de vie à deux, sur 4km2, à étudier les pétrels bleus.

Ici et là, l’hélicoptère s’envole, mouche à ailes papillonnant au-dessus de Kerguelen. Nous profitons d'ailleurs de sa présence pour déposer un personnel de la société "Antichute" au sommet du Radôme du CNES afin d'y fixer une corde qui le sécurisera lors de ses opérations de peinture à venir.



Les opérations sont un des temps fort de notre vie sur la base. Dans notre solitude, notre vie de communauté éloignée du reste du monde, apparaissent les autres, un reste du monde. C’est un sentiment ambivalent qui nous traverse alors. Revient doucement le plaisir de rencontrer des gens nouveaux, de retrouver des visages connus effacés de notre présent, de trouver dans sa chambre des paquets pleins de la vie qu’on a laissé là-bas et qui nous éclaboussent de bonheur.


 Avant de retourner à nouveau dans notre îlot bien aimé.

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