Découverte et colonisation des îles de la "Désolation"
Depuis leurs découvertes en 1772 par le navigateur français Yves Joseph Kerguelen de Trémarec, les îles Kerguelen, surnommées « îles de la Désolation », ont fasciné les explorateurs et les scientifiques. Après plusieurs tentatives de colonisation, la France en prit officiellement possession en 1893. Situé dans l'océan Indien, cet archipel isolé se trouve à la convergence des eaux froides de l'océan Antarctique et des eaux chaudes de l'océan Indien, créant une zone unique propice à une riche biodiversité marine et aviaire.
Yves Joseph Kerguelen de Trémarec |
Un Patrimoine naturel et historique
L'archipel des Kerguelen est régulièrement exploré par diverses expéditions scientifiques qui mettent en lumière son caractère unique. L'interaction entre les eaux chaudes et froides en fait un lieu privilégié pour de nombreuses espèces d'oiseaux et de mammifères marins, attirant des tentatives d'exploitation de ressources naturelles telles que les baleines, les éléphants de mer ou encore les otaries. Parallèlement, des activités humaines se sont développées, marquant l'archipel d'installations aujourd'hui classées au patrimoine historique, notamment à Port-Jeanne-d'Arc, Port Couvreux, Île Longue et Port-aux-Français.
Les Écosystèmes insulaires et les espèces introduites
Les écosystèmes insulaires des Kerguelen se caractérisent par une diversité d'espèces végétales et animales adaptées spécifiquement à leur environnement, souvent endémiques. Cependant, l'introduction volontaire ou accidentelle d'espèces non-indigènes représente une menace sérieuse pour cette biodiversité unique. Parmi ces espèces introduites, on compte sept mammifères :
- Le chat haret (Felis catus)
- Le renne/caribou (Rangifer tarandus)
- Le rat noir (Rattus rattus)
- La souris grise (Mus musculus)
- Le lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus)
- Le mouton domestique (Ovis aries)
- Le mouflon (Ovis gmelinii musimon)
Efforts de conservation et de gestion des espèces introduites
La présence de ces mammifères introduits a des conséquences néfastes sur les écosystèmes des Kerguelen. Heureusement, des efforts de conservation ont permis l'éradication réussie de certaines espèces. Le mouflon a été éliminé de l'archipel en 2012, suivi par le mouton domestique en 2016. Cependant, trois espèces introduites continuent de poser des problèmes écologiques majeurs et font l'objet d'opérations de lutte dans le cadre du plan de gestion de la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises.
Ces opérations visent principalement à réduire, voire à supprimer, les dommages irréversibles causés à la biodiversité locale. Dans les prochains numéros, nous détaillerons ces efforts et les mesures prises pour contrôler et éventuellement éradiquer ces trois espèces de mammifères, assurant ainsi la protection et la restauration des écosystèmes uniques de l'archipel des Kerguelen.
Conclusion
Ce premier article a offert une vue d'ensemble des enjeux liés aux espèces introduites dans l'archipel des Kerguelen. Dans les numéros suivants, nous examinerons en détail les efforts de conservation entrepris pour contrer les effets négatifs de ces introductions sur la biodiversité locale. Restez à l'écoute pour en savoir plus sur la lutte contre le chat haret, le renne/caribou et le rat noir dans cet environnement exceptionnel.
Thibault (MamIntro 74 / Hivernatus kerguelenatus)
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