jeudi 18 novembre 2021

OP3-2021, début de la campagne d'été

Le dimanche 14 novembre, le Marion Dufresne II a mouillé devant Port-aux-Français afin de réaliser la troisième opération portuaire de l'année (OP3). Un peu mois de trois après son dernier passage dans l'archipel, l'arrivée du navire ravitailleur marque le début de la campagne d'été au cours de laquelle, les scientifiques profitent de conditions environnementales plus favorables pour travailler sur leurs programmes de recherche.
Cette OP a tout d'abord commencé par l'arrivée des nouveaux venus sur le district. Ceux-ci rejoignent la base par un très court trajet d'hélicoptère (environ une minute) et selon ce rythme effréné, nous découvrons de nouvelles têtes. Certains ne sont que de passage (les interdistricts) et d'autres arrivent pour des périodes de 1 à 13 mois (les hivernants).
L'OP est aussi l'occasion d'une importante "manoeuvre logistique" destinée notamment à délivrer du courrier, de la nourriture, des pièces détachées, des matériaux et des instruments scientifiques. Au cours de trois journées intenses, il a ainsi fallu composer avec une météo capricieuse pour acheminer sur la base 120 tonnes de produits divers. Port-aux-Français se transforme dès lors en une fourmilière dans laquelle tous les engins et toutes les énergies sont mobilisés.
Le chaland "Aventure II" est utilisé pour le transport des colis lourds qui sont ensuite débarqués par grue et déplacés par un ballet de tracteurs avec remorque.
En complément du transport du personnel, l'hélicoptère est également largement mis à contribution pour transporter des charges par sling (transport sous élingue).
L'arrivée d'une nouvelle perturbation mais également la complétude de la manoeuvre logistique ont amené le Marion Dufresne II a quitté les Kerguelen avec 24 heures d'avance. A l'issue de cette OP courte mais dense, l'effectif dans le district est passé de 50 (dont un marin pêcheur blessé évacué à cette occasion) à 93 hivernants. Très vite, les manips scientifiques vont battre leur plein. Toujours aussi présents sur la base, les éléphants de mer n'ont pas vraiment été perturbés par toute cette agitation autour d'eux.

jeudi 11 novembre 2021

Cérémonie du 11 novembre à Port-aux-Français

Ce matin les militaires du district (armée de Terre, Marine et armée de l'Air et de l'Espace) se sont rassemblés devant le mât de pavillon pour commémorer l'Armistice de 1918 et rendre hommage à tous les Morts pour la France.
Invité à participer à cette cérémonie patriotique, le personnel civil de la base était également présent. A cette occasion, le DISKER a lu un texte de madame Geneviève DARRIEUSSECQ, ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants.
Photo du DISKER avec les miltaires.
Photo de groupe sur laquelle on peut distinguer deux marins-pêcheurs actuellement hospitalisés à Port-aux-Français, notre base assurant une mission importante d'assistance médicale au bénéfice des palangriers exerçant dans la zone.
Cette cérémonie s’est ensuite poursuivie par le traditionnel pot républicain à la Résidence.

samedi 6 novembre 2021

Le retour des éléphants de mer

Depuis quelques semaines maintenant, les éléphants de mer ont retrouvé l’archipel de Kerguelen après de longs mois passés en mer.

Faisant partie de la famille des phoques, l’éléphant de mer en est le plus imposant des représentants. Son nom vient d’une part de sa corpulence (le poids de certains vieux mâles peut atteindre trois tonnes) et d’autre part de la forme prise par le nez des mâles lorsqu’ils vieillissent, celui-ci s'apparentant à une petite trompe.

Après la Géorgie du Sud (île subantarctique située dans l’océan Atlantique), l’archipel de Kerguelen abrite la deuxième plus grande population au monde, celle-ci étant estimée aux environ de 300 000 individus. 

Les mâles et les femelles sont venus à terre pour la naissance des petits mais également pour un nouvel accouplement au sein de harems pouvant comprendre de 10 à 100 individus.

Trônant au milieu de ses femelles, un mâle dominant surnommé pacha veille jalousement à rester à la tête de son harem. Parfois des mâles périphériques viennent provoquer les pachas dans des combats violents laissant de nombreuses traces. S’il gagne le combat, le pacha reste en place. Dans le cas contraire, il cède sa place et abandonne son harem.

Lorsqu’elles arrivent à terre, les femelles sont volumineuses. Elles n’ont pas encore mise bas et portent les réserves qui leur permettront d'allaiter leur petit mais également de subsister durant cette période de quelques semaines au cours de laquelle elles jeûnent.

Après huit à neuf mois de gestation intervient la mise bas. Le petit, de couleur noire, mesure environ 1,3 m pour un poids d’environ 40 kg. Sur la photo ci-dessous, la naissance vient d’avoir lieu comme en attestent les traces de sang sur la neige mais le placenta a disparu mangé par les skuas et les pétrels qui, à cette période de l’année, trouve ainsi une pitance d’opportunité.

Durant les trois premières semaines de leur existence, les petits se nourrissent du lait de leur mère. Pendant cette courte période, leur poids passera d’environ 40 à 110 kg, soit une prise de poids moyenne de plus de 3 kg par jour. On assiste alors à un véritable système de vase communiquant entre la mère et son petit.

Les jolis petits éléphants de mer découvrent le monde dans lequel ils devront très rapidement se débrouiller par eux-mêmes. Nous découvrirons cela lors d’un prochain article.