vendredi 7 novembre 2014

La recherche dans les Terres Australes






Les territoires des TAAF sont des terres de choix pour les scientifiques du monde entier. Un climat rude et exigeant, une isolation totale des populations, une position stratégique au milieu du néant, loin de toute terre habitée, l’archipel de Kerguelen est attrayant pour de multiples raisons. De nombreux programmes scientifiques viennent y étudier un domaine particulier. De quelques jours dans l’année à une année complète sur le terrain, les participations sont très diverses. On trouve aussi bien des programmes de recherche sur l’apprentissage de la plongée chez les jeunes éléphants de mer que l’étude du magnétisme terrestre en passant par l’immunologie chez les moules, la formation d’un huitième continent ou l’évolution du plus gros glacier Français : le glacier Cook.
Tous ces programmes de recherches sont mis en œuvre sur Kerguelen par l’IPEV : l’Institut Polaire Français.  Chaque année, un comité scientifique international sélectionne un certain nombre de programmes candidats à mener des recherches dans les TAAF sur leur valeur scientifique. Ensuite, l’IPEV réalise une étude de faisabilité sur les projets les mieux classés afin de soutenir ceux qui auront franchi cette double évaluation avec succès. Il mettra ensuite en œuvre tout l’appui logistique nécessaire pour que les opérations de terrain puissent se réaliser. Cela se traduit par l’acheminement du matériel et des scientifiques dans les TAAF, puis de la base vers les sites de manip. L’IPEV entretient et ravitaille un certain nombre de cabanes réparties sur l’archipel permettant d’accueillir les scientifiques au plus proche de leur site d’étude.
 





L’IPEV recrute également, chaque année et tous districts confondus, une trentaine de jeunes scientifiques qui hiverneront pour le compte d’un ou plusieurs programmes. Ils sont là en tant que volontaires au service civique et resterons entre 12 et 16 mois sur le district. 
                                                                           Cette année à Kerguelen (mission 64), nous en comptons 8 : 2 ornitho Florian et Elie, 2 subanteco Solène et Camille, 1 popchat Fabien, 2 géophy Greg et Antoine et 1 géner Gilles. Les VSC étudiant la faune et la flore (ornitho, subanteco et popchat) seront principalement sur le terrain, dans les cabanes, à réaliser les manips scientifiques auprès de leur sujet d’étude. A l’inverse, les geophy sont plus sédentaires, leurs programmes étant tourné vers les sciences géophysiques, le magnétisme, la sismologie, le positionnement satellitaire, le suivi du niveau de la mer… les mesures et observations se font sur la base à l’aide de matériel électronique. Le géner quand à lui, est le seul volontaire civique non scientifique, il coordonne les différents programmes et leur apporte tout le soutien logistique, matériel, humain ou technique dont ils auraient besoin.
Lors de l’été austral, nous accueillons de nombreux autres scientifiques sous divers contrats allant du volontaire civique de 6 mois, CDD, stagiaire, thésard, post-doctorant, chercheur ou collaborateur étranger. C’est alors l’occasion de mener de front les recherches dites d’observatoires sur le long terme ainsi que des protocoles de manip visant à répondre à une interrogation à plus court terme.






                                                                               Les recherches se font aussi bien sur terre que sur mer puisque la Curieuse est affrétée par les TAAF en campagne d’été pendant 2 à 3 mois et est utilisée à la fois par les agents de la Réserve Naturelle et par l'IPEV pour assurer la logistique en dehors du Golfe du Morbihan et pour effectuer des travaux d'océanographie côtière. 



L'IPEV affréte également le Marion Dufresne pour réaliser une campagne océanographique de grande ampleur de plus d’un mois (Janvier-Février) dans le sud de l'Océan Indien et donc dans les environs des îles australes. 


Les opérations à bord de ces 2 navires sont dirigées à ces moments là par les scientifiques et peuvent être couplées à des travaux à terre. Par exemple la campagne MYCTO 3D réalisée en janvier 2014 avait pour but de prélever de la biomasse dans les zones de nourrissage des manchots royaux. Il a fallu équiper une dizaine de manchot de balises et sondes pour déterminer où et quand ils se nourrissaient pour aiguiller le Marion Dufresne sur quelles zones il devait mettre le chalut à l’eau pour prélever effectivement le type de poisson, d’algue ou de plancton se trouvant dans la zone. On peut à partir des résultats, déterminer les conditions propices au nourrissage des manchots royaux et ainsi comprend l’impact que peuvent avoir les pêcheries ou le réchauffement climatique sur l’espèce entière.
Alors si vous êtes intéressé par la recherche scientifique dans les TAAF, n’hésitez pas à me contacter pour me poser toutes vos questions, je me ferai un plaisir de vous répondre ou de transmettre votre question à la personne qui saura vous répondre.
Pour me contacter rien de plus simple : gener@kerguelen.ipev.fr

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