Les territoires des TAAF sont des terres de choix pour les
scientifiques du monde entier. Un climat rude et exigeant, une isolation totale
des populations, une position stratégique au milieu du néant, loin de toute terre
habitée, l’archipel de Kerguelen est attrayant pour de multiples raisons. De
nombreux programmes scientifiques viennent y étudier un domaine particulier. De
quelques jours dans l’année à une année complète sur le terrain, les
participations sont très diverses. On trouve aussi bien des programmes de
recherche sur l’apprentissage de la plongée chez les jeunes éléphants de mer
que l’étude du magnétisme terrestre en passant par l’immunologie chez les
moules, la formation d’un huitième
continent ou l’évolution du plus gros glacier Français : le glacier Cook.
Tous ces programmes de recherches sont mis en œuvre sur
Kerguelen par l’IPEV : l’Institut Polaire Français. Chaque année, un comité scientifique international sélectionne un certain
nombre de programmes candidats à mener des recherches dans les TAAF sur leur
valeur scientifique. Ensuite, l’IPEV réalise une étude de faisabilité sur les
projets les mieux classés afin de soutenir ceux qui auront franchi cette double
évaluation avec succès. Il mettra ensuite en œuvre tout l’appui logistique
nécessaire pour que les opérations de terrain puissent se réaliser. Cela se
traduit par l’acheminement du matériel et des scientifiques dans les TAAF, puis
de la base vers les sites de manip. L’IPEV entretient et ravitaille un certain nombre de cabanes
réparties sur l’archipel permettant d’accueillir les scientifiques au plus
proche de leur site d’étude.
L’IPEV recrute également, chaque année et tous districts
confondus, une trentaine de jeunes scientifiques qui hiverneront pour le compte
d’un ou plusieurs programmes. Ils sont là en tant que volontaires au service
civique et resterons entre 12 et 16 mois sur le district.
Cette année à
Kerguelen (mission 64), nous en comptons 8 : 2 ornitho Florian et Elie, 2
subanteco Solène et Camille, 1 popchat Fabien, 2 géophy Greg et Antoine et 1
géner Gilles. Les VSC étudiant la faune et la flore (ornitho, subanteco et
popchat) seront principalement sur le terrain, dans les cabanes, à réaliser les
manips scientifiques auprès de leur sujet d’étude. A l’inverse, les geophy sont
plus sédentaires, leurs programmes étant tourné vers les sciences géophysiques,
le magnétisme, la sismologie, le positionnement satellitaire, le suivi du
niveau de la mer… les mesures et observations se font sur la base à l’aide de
matériel électronique. Le géner
quand à lui, est le seul volontaire civique non scientifique, il
coordonne les différents programmes et leur apporte tout le soutien logistique,
matériel, humain ou technique dont ils auraient besoin.
Lors de l’été austral, nous accueillons de nombreux autres
scientifiques sous divers contrats allant du volontaire civique de 6 mois, CDD,
stagiaire, thésard, post-doctorant, chercheur ou collaborateur étranger. C’est
alors l’occasion de mener de front les recherches dites d’observatoires sur le
long terme ainsi que des protocoles de manip visant à répondre à une
interrogation à plus court terme.
Les recherches se font aussi bien sur terre que sur mer
puisque la Curieuse est affrétée par les TAAF en campagne d’été pendant 2
à 3 mois et est utilisée à la fois par les agents de la Réserve Naturelle et
par l'IPEV pour assurer la logistique en dehors du Golfe du Morbihan et pour
effectuer des travaux d'océanographie côtière.
L'IPEV affréte également le
Marion Dufresne pour réaliser une campagne océanographique de grande ampleur de
plus d’un mois (Janvier-Février) dans le sud de l'Océan Indien et donc dans les
environs des îles australes.
Les opérations à bord de ces 2 navires sont
dirigées à ces moments là par les scientifiques et peuvent être couplées à des
travaux à terre. Par exemple la campagne MYCTO 3D réalisée en janvier 2014
avait pour but de prélever de la biomasse dans les zones de nourrissage des
manchots royaux. Il a fallu équiper une dizaine de manchot de balises et sondes
pour déterminer où et quand ils se nourrissaient
pour aiguiller le Marion Dufresne sur quelles zones il devait mettre le chalut
à l’eau pour prélever effectivement le type de poisson, d’algue ou de plancton
se trouvant dans la zone. On peut à partir des résultats, déterminer les
conditions propices au nourrissage des manchots royaux et ainsi comprend
l’impact que peuvent avoir les pêcheries ou le réchauffement climatique sur
l’espèce entière.
Alors si vous êtes intéressé par la recherche scientifique dans
les TAAF, n’hésitez pas à me contacter pour me poser toutes vos questions, je
me ferai un plaisir de vous répondre ou de transmettre votre question à la
personne qui saura vous répondre.
Pour me contacter rien de plus simple : gener@kerguelen.ipev.fr
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