samedi 29 juin 2024

Les espèces introduites dans les Terres Australes et Antarctiques Françaises : Le cas de l’archipel des Kerguelen (2/3)


Le renne (Rangifer tarandus)

Cet herbivore originaire de Suède a été introduit sur l’archipel des Kerguelen en 1955-1956, avec l'introduction de trois individus sur l'île Haute et de dix individus sur la Grande Terre à Port-aux-Français. La majeure partie de cette population nouvellement installée a migré vers la Grande Terre, colonisant ainsi la majorité de l’archipel, à l'exception de la péninsule Loranchet, de l'ouest de la péninsule Rallier du Baty, de la péninsule Ronarch et des îles du Golfe du Morbihan.

 

L'impact du renne sur la flore et, par conséquent, sur l'écosystème est considérable. Cet ongulé doit ingérer une grande quantité de végétaux pour assurer son métabolisme, et son comportement alimentaire entraîne un certain nombre d'effets néfastes pour l'environnement :

·  Abroutissement d’espèces indigènes telles qu'Acaena magellanica, Joncus sp., et de nombreuses espèces de Bryophytes.

·  Piétinement répété et tassement des sols, entraînant l'érosion des sols.

·  Piétinement des zones humides, entraînant le drainage de ces zones.

·  Grattage et arrachage des plantes en coussin (Azorella selago et Lyallia kerguelensis).

·  Dérangement et stress des espèces animales indigènes, comme le manchot papou.

·  Dissémination de graines de plantes exotiques envahissantes.

 

Le chat (Felis catus)

Le félin, initialement domestique à son arrivée sur l’archipel en 1951, s’est éloigné de l’Homme et a colonisé une grande partie de l’archipel. Il est présent sur toute la Grande Terre, avec une concentration décroissante de félins vers le centre. Sa présence à l’état sauvage est rendue possible par une grande concentration de lapins, dont il se nourrit majoritairement. Bien que le lapin constitue une part importante de son régime alimentaire (grande disponibilité alimentaire), le chat chasse également des proies aviaires.

 

 Le comportement de ce prédateur entraîne des impacts significatifs :

  • Prédation sur les espèces aviaires (adultes et juvéniles), notamment l’Albatros hurleur (Diomedea exulans).
  • Dérangement et stress des oiseaux en période de reproduction.

 

Le rat noir (Rattus rattus)

Ce rongeur est arrivé sur l’archipel au 19e siècle, introduit par le biais du bétail. Il a élu domicile sur l’Île Longue, depuis laquelle il a colonisé les îles Colbeck et Guillou. 

 

Possédant un régime alimentaire omnivore et non sélectif, il adapte son alimentation en fonction de l’abondance des différents items consommables. C’est pourquoi son introduction sur les Kerguelen pose plusieurs problèmes :

  • Consommation de graines d’espèces indigènes.
  • Prédation sur les espèces aviaires (adultes et juvéniles), notamment les Prions et les Pétrels.
  • Consommation des œufs.

Dans le prochain numéro, nous aborderons succinctement les objectifs de gestion concernant ces trois espèces.

 

Thibault (MamIntro 74 / Hivernatus kerguelenatus)