Kerguelen héberge un radar SuperDARN (Super Dual
Auroral Radar Network), important outil de la météorologie de l'espace
fournissant des observations continues du couplage entre le Soleil et la haute
atmosphère terrestre (mouvement des aurores), principalement dans les régions
polaires.
SuperDARN est un consortium scientifique
international et la France y est impliquée au travers du radar de Kerguelen qui
est un projet INSU (Institut des Sciences de l'Univers) / IPEV (Institut Paul Emile
Victor), dirigé par une équipe de l'IRAP (Institut de Recherche en
Astrophysique et Planétologie) sous la responsabilité d'Aurélie Marchaudon, Chargée de Recherche.
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Les antennes SuperDARN de Kerguelen (Photo L.
Jaunatre)
Ce radar Hautes Fréquence à ondes décamétriques
(longueur d’onde de 15 m à 40 m équivalent à des fréquences entre 8MHz et
20MHz) fait partie d’un réseau de 35 radars ionosphériques cohérents. Le
principe de ces radars a été élaboré au début des années 80 aux Etats-Unis, en
Angleterre, au Canada et en France. Ils sont particulièrement adaptés à l’étude
des couches E (90 km – 150 km) et F (150 km -500 km) de l’ionosphère aux hautes
latitudes. Les données du radar de Kerguelen combinées avec celles des autres
radars permettent d’étudier les transferts d’énergie entre le vent solaire, la
magnétosphère et l’ionosphère.
Une aurore Australe à SuperDARN (Photo JB Trufault)
Le radar SuperDARN de Kerguelen a
été construit pendant la campagne d’été 1999-2000 par une équipe
franco-italienne. Le LPCEE (Laboratoire de Physique et Chimie de
l’Environnement et de l’Espace) à Orléans, responsable du radar à cette
période, a fourni les antennes, la baie de contrôle du radar, et le container
qui abrite l’électronique. Le laboratoire italien a fourni les 16 émetteurs
(500W de puissance émise par émetteur à 12MHz). En 2013, la responsabilité du
radar a été transférée à un autre laboratoire du CNRS, l’IRAP à Toulouse.
La baie de contrôle (Photo L. Nogues)
L’équipe
SUPERDARN 2019-2020, de gauche à droite ; Ludovik Bautista (Assistant
Ingénieur en mécanique), Henry-Claude Seran (Ingénieur de Recherche en
électronique),Loïc Noguès (Ingénieur d'Etudes en instrumentation
scientifique).
Les 20 antennes de 15m de haut, 15m d’envergure occupent
un terrain de 230m par 100m et ont maintenant 20 ans. Avec le vent et la pluie,
les liaisons mécaniques rivetées ou boulonnées ont tendance à se couvrir d’une
couche d’oxyde et de sel qui arrive parfois à isoler les brins radiants,
réduisant l’efficacité de l’antenne. La campagne d’été 2019-2020 a permis
d’inspecter et de réparer toutes les connexions électriques dans les 20 antennes.
Le travail en hauteur a pu être accompli grâce à une plateforme élévatrice
financée par l’IPEV.
Une belle fenêtre météo pour mettre en œuvre la
nacelle (Photo Loïc Nogues).
Tous les câbles depuis l’extrémité des antennes
jusqu’aux émetteurs installés dans le container de contrôle ont été remplacés.
Les émetteurs en panne (4 sur 16) ont été réparés ou remplacés. La
quasi-totalité des éléments de la baie de contrôle a été remplacée et un
nouveau système de traitement du signal, plus moderne, a été mis en place.
Merci à l’équipe SuperDARN pour
les explications techniques et scientifiques de cet article.
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