A l’occasion de l’OP4,
nous avons eu le plaisir d'accueillir Mme et M. Collin, descendants de Francis Armengaud,
administrateur adjoint de la première mission d’étude en 1949 et de la mission
d’installation en 1950. Il fut également
le premier administrateur en chef de l’établissement permanent de 1951 puis de 1953 à
1955. Le 19 décembre 2019 fut l’occasion
de célébrer le 70ème anniversaire de la création de base en présence
de ses descendants.
Pli philatélique 70ème anniversaire |
Le
11 décembre 1949, l’aviso « Le Lapérouse »
débarque une équipe chargée de préparer l’installation d’une première mission
permanente à Kerguelen. Cette mission est dirigée par Sicaud, secondé par
Francis Armengaud.
Le
Lapérouse (source album photo de Pierre Sicaud, Archives Nationales
d’Outre-Mer)
|
Ci-dessous un extrait du journal de mission :
Lundi 19 décembre 1949 :
« Toute
la nuit, il y a neigé et nous nous réveillons au milieu d’une tempête de
neige. Nous reprenons notre route vers
07h30. Nouveaux champs de rocs, route
difficile au milieu de la tempête de neige, visibilité nulle. Nous marchons au compas.
A
10h30, le temps se lève et nous apercevons les mâts du « La Pérouse »
au mouillage. Nous arrivons au point reconnu à 10h30. Notre choix est
fixé : les seuls terrains possibles sont ceux situés au Nord du Point
Reconnu. Nous nous installerons là.
Nous
commençons le débarquement aussitôt après le déjeuner. Avec le docteur Aretas, Olivier et Jalu, nous
choisissons l’emplacement de notre camp.
C’est un plateau suffisamment défilé pour nous abriter des vents de
noroit et suffisamment plat pour limiter au minimum les travaux de
terrassement.
Olivier
procède au piquetage du camp. …. »
Port-Aux-Français était né.
Le
choix de l’emplacement de la base est lié au désir d’implanter un terrain
d’atterrissage à Kerguelen. En revanche, le mouillage est médiocre et les
débarquements doivent être faits par beau temps.
Dans un premier temps, en
1951, un camp de tente a été implanté. Des bâtiments de type Fillod (du nom de
son inventeur) ont rapidement été construits. En 1952, sept bâtiments
sont achevés dont
le bâtiment radio-météo qui a été érigé sous l’administration d’Armengaud, il a
été réhabilité en 2010 en bibliothèque. Petit à petit, la base va se développer : constructions de nouveaux bâtiments,
mise en place d’une flottille, d’un restaurant… Dans un courrier adressé à Pierre Sicaud
le 3 septembre 1951 et conservé aux Archives Nationales, Francis Armengaud
souligne les difficultés rencontrées pour la construction des bâtiments lors de
l’hiver austral : « Le vent, la
pluie, la neige entraient partout. La pluie mouillait les appareils, inondait
la chaufferie, la neige se disposait sur la perceuse, le touret à l’atelier
sans compter les antennes qui s’allongeaient par terre, le cuivre de la toiture
qui voltigeait et bien d’autres choses du même genre. »
Un aperçu de la base en 1957-1958 |
La
toponymie de Kerguelen rend hommage à « Francis Armengaud ( 1909-1961); le plateau à
l’extrémité ouest de la Péninsule Courbet porte le nom de plateau Armengaud
depuis la Commission de Toponymie de 1967.
Pli philatélique Francis Armengaud |
Mme et M. Collin, descendants de Francis Armengaud, en compagnie du Disker |
Merci à Laetitia Therond, responsable du patrimoine historique et culturel, à la Réserve Naturelle Nationale des Terres Australes Françaises, pour les références historiques.
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