Norman, Téo et Julien, ce sont trois
copains d’école de 30 ans qui ont
largués les amarres d’un port du Nord de la France il y a un an et demi
pour apprendre « à Etre Nomades ».
Après seulement quelques jours d’école
de voile, ils ont décidés d’acheter un bateau et de partir ensemble apprendre à
naviguer, se découvrir et découvrir le Monde.
A travers leur association « Apprentis Nomades », ils ont
côtoyés l’Ouest des côtes Africaines, traversés l’Atlantique, poussés jusqu’à
Richard’s Bay en Afrique du Sud d’où ils ont décidés de tenter la grande
aventure : traverser l’Océan Austral jusqu’à Adélaïde en Australie.
Au milieu de leur rêve Austral,
se situait Kerguelen. Archipel ambitieux d’atteinte pour tout marin, c’est le
cœur gonflé d’audace qu’ils sont partis début Mars. Ni la mer énorme, ni le
vent violent ne leur ont fait perdre leur soif de découverte et d’enthousiasme,
leur chaleureux et solide esprit d’amitié.
Le matin du 02 Avril, sous de
gros flocons de neige, ils ont vu se dessiner les côtes de leur rêve. Passant
dans la tempête c’est avec émotion qu’ils ont pensé : « Si nous devons continuer sans nous arrêter, au moins nous aurons
vus Kerguelen, et cela, c’est déjà au-delà de nos espérances ».
Ce sont donc trois jeunes
aventuriers comblés, le sourire traversant leur visage que
nous avons, avec un égal plaisir, accueillis à Port-aux-Français ce 03 Avril.
Il leur aura fallu encore un peu
de patience pour toucher les terres australes car le moteur de leur annexe ne
fonctionnait plus.
Après un remorquage par notre équipe, ils sont passés à
l’incontournable sas de biosécurité pour retirer les graines, insectes, larves,
plantes coincés dans leurs sacs et vêtements afin d’éviter toute introduction d’espèce
dans la Réserve Naturelle des Terres Australes Françaises.
Dans le cadre de leur association, ils mettent en place au long de leur périple
des initiatives environnementales, solidaire et sportives. Pour leur passage dans
l’Archipel de Kerguelen, ils ont justement signés une convention avec les TAAF afin
de soutenir un programme de protection de l’environnement.
Dès le lendemain, ils ont amenés
sous voile Jean-Charles, ornithologue et agent de la Réserve Naturelle (sur la photo, accompagné d'Isabelle également agent RNN) à l’île
Haute dans le golfe du Morbihan afin que ce dernier puisse réaliser avec leur
aide, le monitoring annuel et à long terme des paramètres démographiques du
pétrel à menton blanc. Ils ont ainsi pu découvrir un site réservé
à la science sur lesquelles de nombreuses espèces protégées viennent se
reproduire et participer au comptage et baguage de ces oiseaux vivants en
terrier. Ce programme va permettre d’évaluer le taux de succès
reproducteur de cette espèce.
A leur retour, les services du
district les ont soutenus pour réparer plusieurs avaries sur leur embarcation,
comme le moteur de l’annexe ou leur chauffage, afin de leur permettre d’engager
la seconde partie de leur traversée Austral dans de bonnes conditions.
Avant de partir, Norman, Téo et
Julien ont remis à la Disker un invraisemblable et magnifique présent : une
médaille
estampillée Kerguelen offerte par Mr Jean-Marie de Dianous qui le leur
a remis en Afrique du Sud, par un magnifique concours de circonstances...
Intrigués devant le voilier "Kaerou" immatriculé
« Port-aux-Français », sur un quai de Richard’s Bay, le
sympathique équipage a discuté avec Mr de Dianous de leur projet de partir prochainement aux
Kerguelen. Très attaché à cet Archipel, c’est avec une grande générosité qu’il
a décidé de leur remettre cette pièce, pourtant riche de souvenirs personnels,
afin qu’elle soit donnée au District de Kerguelen.
C’est avec beaucoup d’émotion que
la Disker a reçu ce présent dont l’histoire est contée ci-dessous par le
donateur :
Cette pièce a
été dessinée et sculptée par une artiste laitonne qui l’a offerte à mon père en
1997, lors du bicentenaire de la mort du navigateur. J’ai retrouvé cette pièce
dans les affaires de mon père, Hugues Jean de Dianous après son décès en 2008, et
l’ai gardée sur mon bureau.
En 2010, de conducteur de bus pour les transports en commun de Perth, je devenais retraité et décidai de prendre la mer. Je me fis construire un bateau en France et lors de son immatriculation, la médaille d’Y-J. de Kerguelen m’inspira en me faisant choisir Port-aux-Français comme port d’attache.
De là naquit en moi le sentiment que la place de cette médaille commémorative n’était plus d’être sur un banal bureau, ignorée de tous, mais sur l’île qui portait son nom, où elle serait partagée par tous ceux qui y dédie leur temps en l’étudiant et la protégeant.
En 2010, de conducteur de bus pour les transports en commun de Perth, je devenais retraité et décidai de prendre la mer. Je me fis construire un bateau en France et lors de son immatriculation, la médaille d’Y-J. de Kerguelen m’inspira en me faisant choisir Port-aux-Français comme port d’attache.
De là naquit en moi le sentiment que la place de cette médaille commémorative n’était plus d’être sur un banal bureau, ignorée de tous, mais sur l’île qui portait son nom, où elle serait partagée par tous ceux qui y dédie leur temps en l’étudiant et la protégeant.
Puis la
question se posa de délivrer cette pièce à bon port. En 2012, mon bateau fut
mis à l’eau à Hyères, et je décidai qu’un jour je passerai à Port-aux-Français.
Mes connaissances maritimes étant alors nulles (elles le sont un peu moins
depuis), j’entrepris de me familiariser avec l’élément marin en naviguant
d’abord en Méditerranée puis en Atlantique, la médaille de Y-J. de Kerguelen
cette fois-ci bien campée sur ma table à carte.
Six ans
passèrent et je me retrouvai en Afrique du Sud, les aléas de mes navigations
m’obligeant à y faire escale, en route vers la Malaisie. Quand vint le moment
d’appareiller du Cap, toujours avec l’intention de passer « chez
vous », peut-être assagit, en tout cas saisis de doute quant à mes capacités
(pas celles de mon bateau) à naviguer de par vos latitudes, j’écoutais les conseils d’amis qui me suggéraient de
passer plutôt par l’Océan Indien nord. Ce que j’écoutais et entrepris, tout en
pensant à cette médaille qui n’allait pas retrouver son île.
Mais c’était
sans compter sur les hasards (le sont-ils vraiment) du Voyage qui me firent
faire escale, obligée, à Richards Bay, où je rencontrais un équipage français
qui, à trois jours près, appareillait pour les Kerguelen ! La suite, vous la
connaissez et la possédez.
C’est en
pensant à mon père que je vous transmets cette médaille, n’en n’étant moi-même
qu’un maillon dans son cheminement. Dernier et plus important maillon de ce
voyage de Y-J. de Kerguelen, ces Apprentis Nomades sur leur
« Julianne », qui auront amenée cette médaille à bon port. Merci à cet équipage.
Quant
à moi, si un jour l’opportunité se présente de passer à Port-aux-Français,
dusse être sur le Marion Dufresne, ce sera avec joie que je découvrirai le port
d’attache de mon bateau.
Merci Annabelle, d’avoir accueilli la Julianne et maintenant d’héberger le portrait d’Yves-Joseph de Kerguelen de Tremarec ».
Merci Annabelle, d’avoir accueilli la Julianne et maintenant d’héberger le portrait d’Yves-Joseph de Kerguelen de Tremarec ».
Hugues-Jean de Dianous (1914-2008),
le père de Jean-Marie était un archiviste, linguiste et officier
de réserve de la Marine Nationale. La médaille a pris une belle place à
la Mairie de Kerguelen. Merci Messieurs de Dianous !
Puis, la Julianne est parti se
mettre à l’abri quelques jours avant de rejoindre les vents qui la pousseront
jusqu’en Australie.
Convivialité, entraide et découverte ont une fois encore
marqué le passage du quatrième et dernier voilier à mouiller à Port-aux-Français
pour la chanceuse mission 68.
Un pli philatélique marquant leur passage a été réalisé.
Bon vent les Nomades !
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