En ce milieu du mois de juillet, en plein cœur de l’hiver, nous voici donc de retour à la colonie dans l’espoir de retrouver tous les poussins que l’on a précédemment identifié.
Durant tout cet hiver austral, un protocole scientifique bien spécifique a lieu sur cette belle terre de Kerguelen. En effet, sur la colonie de Manchots Royaux de Ratmanoff, située à 25 km de la base, un suivi d’Avril à Novembre s’effectue sur 40 poussins. L’objectif est de connaître les conséquences de la variabilité climatique sur le succès reproducteur hivernal de cette espèce. Pour cela, des Ornithos vont tous les mois sur cette colonie.
Les Manchots royaux sous la neige
Les Manchots sous un ciel plus clément avec la cabane Guetteur en fond
Nous sommes encore une fois ébahis par l’immensité de la colonie, par le bruit des centaines de milliers d’oiseaux, et également par les odeurs. La colonie a changé d’apparence depuis la dernière fois. Les poussins, réunis en crèche, se rassemblent en plus grands groupes pour affronter les conditions climatiques rudes en cette période, et également pour lutter contre leurs principaux prédateurs, les Pétrels géants subantarctiques.
Pétrel géant subantarctique
C’est avec un grand contentement que nous revenons ici, marcher sur cette plage, remplis d’admiration pour les oiseaux environnants et bien conscients de cette chance de revenir si régulièrement. Malgré ce spectacle toujours extraordinaire, nous sommes ici pour travailler. Il y a donc 40 poussins qui doivent être pesés tous les mois pour suivre leur évolution de masse.
Poussin de Manchot royal
Aurélien, en pleine capture d’un poussin
Pour que l’ensemble du personnel de la base se sente concerné par ce suivi, nous avons attribué à chaque poussin un prénom d’une personne de la base. Ainsi, chaque habitant de Port-aux-français peut suivre l’évolution de son homonyme à plumes.
Les ornithos heureux avec leur homonyme, Marien (Marie+Aurélien)
Le Manchot prénommé Tanguy en train de se faire nourrir par son parent
Cette fois-ci, ce sont 8 manchots qui manquent à l’appel. Les conditions climatiques ont été plutôt défavorables pour réussir à tous les retrouver.
Chaque passage permet le contrôle de mortalité des poussins bagués et donc de déterminer à la fin de l’année combien resteront en vie. Une fois la rudesse de l’hiver fini, puis une prise de poids conséquente grâce à l’attention soutenue de leur parent, ils pourront enfin « s’envoler » vers l’océan si vaste qu’ils n’ont jamais connu.
Marie et Aurélien (VSC IPEV)